Equity Insights
Points à retenir :
- Les marchés actions mondiaux évoluent vers un paysage plus diversifié sur le plan géographique. L'Europe et les marchés émergents ont désormais toutes les chances de contester le leadership américain grâce à des valorisations attractives, à l'embellie de la conjoncture économique et à des mutations structurelles.
- Les valeurs européennes, en particulier les actions décotées (value) et les petites capitalisations, sortent notamment du lot grâce à des décotes extrêmes et à des indicateurs économiques en voie de stabilisation. Cela laisse présager un mouvement de retour vers la moyenne et une augmentation structurelle des multiples de valorisation.
- La performance des facteurs évolue également, de sorte que les marchés ne font plus confiance à un style de gestion spécifique et se tournent vers des actifs défensifs.
Une nouvelle configuration mondiale pour les marchés actions
Les marchés boursiers mondiaux sont à un tournant car la domination historique des actions américaines est de plus en plus remise en cause. Les marchés américains ont connu une période faste de plus de dix ans grâce à la puissance des «7 Magnifiques» du secteur technologique, à la résilience de l’économie et à la vigueur du dollar. Mais désormais, les valorisations élevées, la détérioration des tendances économiques et la dépréciation du dollar poussent les investisseurs à saisir des opportunités au-delà des États-Unis. L'Europe et les marchés émergents, à la faveur d’une amélioration de la conjoncture économique, sont désormais bien placés pour offrir des alternatives intéressantes. Les mutations structurelles en cours et les anomalies de valorisation accentuent encore cette tendance. Lors de cette phase de transition des marchés actions, les investisseurs ont tout intérêt à recentrer leurs stratégies sur les fondamentaux structurels et les valorisations.
Les actions européennes ne manquent pas d’arguments
Les actions européennes ont longtemps été sous-représentées dans les portefeuilles mondiaux, mais cette tendance pourrait finir par s'inverser. Les écarts de valorisation entre les actions américaines et européennes se sont creusés et ont atteint des niveaux quasi-record, ouvrant ainsi la voie à un mouvement de retour vers la moyenne. Les actions décotées (value) et les petites capitalisations européennes se démarquent tout particulièrement, avec des décotes historiques par rapport aux grandes capitalisations et une croissance stable des bénéfices. Les mesures budgétaires, comme les dépenses d'infrastructure en Allemagne, et la stabilisation des indicateurs économiques soutiennent par ailleurs ce rebond. De plus, malgré des valorisations historiquement basses, les banques européennes et les petites capitalisations bénéficient de dividendes, de rachats d'actions et de l'amélioration de leurs fondamentaux. Du fait de ces caractéristiques, les actions européennes offrent des opportunités prometteuses aux investisseurs de long terme.
Les performances des facteurs commencent enfin à évoluer
Historiquement, ce sont les facteurs « croissance », « qualité» et « momentum » qui ont dominé, en particulier sur les marchés développés, sous l’impulsion des grandes capitalisations du secteur technologique et de l’essor de la gestion passive. Cependant, à la lumière des derniers mouvements de rotation, les marchés semblent adopter une posture plus défensive face aux incertitudes accrues, et aucun style ne suscite la confiance des investisseurs. Des divergences régionales sont également manifestes. Par exemple, les grandes capitalisations surperforment régulièrement les petites capitalisations aux États-Unis, mais cette tendance est moins prononcée dans d'autres régions. Dans les pays émergents, notamment asiatiques, les performances des petites capitalisations s’améliorent grâce à la vigueur de la demande intérieure et à l'embellie des fondamentaux. Cette rotation factorielle montre qu’il est essentiel d’adopter une approche nuancée pour s’exposer aux différents facteurs, dans un contexte de marché en pleine évolution.