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L'économie circulaire concerne tous les secteurs

L'innovation pour relever le défi de cette transition systémique
12 octobre 2023

    Industrie, agriculture, services: tous les secteurs sont concernés par l’économie circulaire

    La circularité vise à remplacer le modèle économique actuel prédominant qui consiste à prélever, produire, consommer et jeter sans se soucier de la préservation de nos ressources. De nombreux facteurs, tels que la dégradation des écosystèmes, les nouvelles orientations réglementaires et les risques de marché, accentuent la nécessité de s’orienter vers une économie circulaire à grande échelle. En usine, dans les champs et jusque dans les économies de services, tous les secteurs sont concernés par ce défi. Pour le relever, l’innovation est au cœur des enjeux.

    L’innovation, pièce centrale de l’industrie circulaire

    Responsables de 19% du total des émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie, l’industrie et le bâtiment comptent parmi les principaux secteurs émetteurs dans le monde (1). Au-delà des enjeux environnementaux, les impacts de la volatilité des prix des matières premières sur les chaînes d’approvisionnement, les catastrophes naturelles ou encore les déséquilibres géopolitiques, viennent fragiliser le schéma actuel de l’économie linéaire. Face à ce diagnostic, « de plus en plus d’industriels ont engagé leur transition », constate Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire (Inec) dans le rapport « Pivoter vers l'économie circulaire », publié en 2021 (2). Outre la sécurisation de leurs achats, ils y trouvent souvent de nombreux avantages : générer des économies, rendre leurs entreprises plus résilientes face aux changements climatiques, anticiper les contraintes réglementaires et les évolutions de la demande.

    Pour parvenir à la circularité, les industriels sont ainsi amenés à innover pour concevoir des produits et systèmes qui réduisent le recours aux matières premières non renouvelables, tout en favorisant le réemploi. À cela s’ajoute le défi de développer des procédés industriels qui facilitent le retraitement des produits en fin de vie.
    Afin d’encourager le secteur, la Commission européenne a fait de l’économie circulaire une priorité du Pacte vert européen (ou Green deal) voté en 2020. « La circularité peut combler la moitié de l’écart qui nous sépare de l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C », a ainsi appuyé Ursula von der Leyen, la présidente élue de la Commission, évoquant les industries lourdes où la mise en place de solutions circulaires pourrait éviter la production de centaines de millions de tonnes de CO2.
    Parmi les objectifs majeurs du plan européen : assurer le recyclage d’au moins 70% des embal-lages d’ici à 2030, dont 55% de plastiques. Selon la Fondation Ellen Mac Arthur, « une économie circulaire a le potentiel de réduire de 80 % le volume annuel de plastiques entrant dans nos océans, de générer des économies de 200 milliards de dollars par an, de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25 % et de créer 700 000 émissions nettes supplémentaires emplois d'ici à 2040 ».

    Au niveau industriel, les initiatives innovantes se multiplient : dans le bâtiment, par exemple, des entreprises utilisent des gravats de démolition et des déchets de chantier à la place du sable ou pour produire des plaques de plâtre. En France, le label « Bâtiment biosourcé », créé en 2012, facilite le recours à des alternatives aux ressources fossiles pour l’isolation : matériaux d’origine animale comme la laine de mouton, ou végétale comme le bois, la paille ou encore le chanvre.
    Le développement des plateformes collaboratives pour les industriels de tous secteurs offre par ailleurs l’opportunité de se regrouper en communautés constituées pour partager virtuellement leurs stocks de pièces de maintenance et prolonger la vie des équipements. Grâce aux données collectées et mises au service de l’économie circulaire, l’industrie dite 4.0 s’inscrit naturellement dans cette démarche. En plein développement, cette dernière devrait représenter un chiffre d’affaires de 219,8 milliards de dollars sur le marché mondial d’ici à 2023, selon le rapport « Industry 4.0 – Global market trajectory & analytics » de juillet 2022.

    Pour soutenir et accélérer cette dynamique, les financiers sont mobilisés. L’exemple de l’Europe est en la matière édifiant. La taxonomie européenne, en vigueur depuis janvier 2022, classe les activités économiques contribuant à l’atténuation des impacts environnementaux liés à plusieurs thèmes, dont l’économie circulaire. L’usage de cette taxonomie devrait permettre de flécher les flux d’investissement privés vers les projets y contribuant. Côté institutionnel, la Banque euro-péenne d’investissement (BEI) réalise de son côté des financements, directs et indirects, pour les entreprises de toutes tailles. Entre 2013 et 2018, elle a cofinancé des projets circulaires à hauteur de 2,1 milliards d’euros. Quant aux innovations fortes, qui peuvent présenter un niveau de risque élevé, elles peuvent bénéficier d’un appui du Fonds européen pour les investissements straté-giques (FEIS) ou encore du dispositif InnovFin.

    Vers une agriculture circulaire

    Le monde agricole fait face au même défi. En effet, le secteur alimentaire – de la production jusqu’à la consommation – représente 34% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, selon la FAO (3). Il possède donc un rôle incontournable dans la transition vers l’économie circulaire, et son potentiel est immense : il a la particularité d’être à la fois émetteur de gaz à effet de serre et capable de stocker du carbone dans les sols et la biomasse (4).

    Parmi les leviers d’action, favorables à la transition et créateurs d’innovation et de valeur : réinventer la fertilisation des sols pour limiter l’utilisation d’engrais d’origine non renouvelable comme le phosphore ; optimiser la production, réduire les pertes et valoriser les déchets.
    Les expérimentations sont particulièrement prometteuses. Entre 2016 et 2021, le programme pilote européen NoAW (No Agro-Waste) s’est fixé pour objectif de réduire et de valoriser les déchets générés par les activités agricoles et alimentaires : des résidus de productions vinicoles (sarments), de blé (paille) ou animales (fumier) génèrent ainsi des produits éco-efficaces à haute valeur ajoutée, tels que des bioplastiques, des biofertilisants ou du biogaz. Selon le programme de financement Horizon Europe pour la recherche et l’innovation (5), les déchets émanant de l’agriculture représenteraient 50% du poids des récoltes et recéleraient une énergie potentielle de 90 millions de tonnes d’équivalent pétrole.

    Autre procédé circulaire et innovant pour le secteur : la méthanisation des matières organiques provenant de l’agriculture (ainsi que des déchets issus d’autres secteurs). Ce processus biologique de dégradation des matières organiques génère du biogaz qui, une fois purifié, devient du biométhane. Selon le Syndicat des énergies renouvelables, le biométhane pourrait couvrir 20% de la demande de gaz actuelle en France d’ici à 2030 (6). La production de ce gaz vert est ainsi pleinement circulaire, car il permet de recréer de la valeur dans le système économique à partir de flux de matières organiques. Par ailleurs, la méthanisation crée des résidus (les digestats), qui constituent des engrais organiques et efficaces pour les terres. Ces derniers permettent à la fois d’accroître significativement la productivité des agriculteurs et la qualité de l’alimentation.

    Les transports et les services dans la boucle

    Autre secteur tout aussi concerné par le défi de l’économie circulaire : le tertiaire, qui s’étend du commerce à l’administration, en passant par l’hôtellerie-restauration, la gestion immobilière ou les services. Selon la Fondation Ellen Mc Arthur, la transition de ce secteur a le potentiel de créer de nouvelles activités vertueuses : les entreprises de collecte qui soutiennent la réintroduction des produits en fin de vie dans le circuit économique, les plateformes de vente qui facilitent le prolongement de vie des produits ou encore la refabrication de pièces détachées et des composts. Plus spécifiquement, « les nouveaux modèles économiques basés sur la location ou les contrats de leasing permettent en outre d’établir une relation commerciale à plus long terme avec les clients, puisque le nombre de contacts avec eux augmente tout au long de la durée de vie d’un produit », souligne la Fondation. D’autant que les consommateurs sont de plus en plus engagés dans l’économie circulaire : en 2022, 6 Européens sur 10 (7) veillent « à garder plus longtemps, donner ou à revendre un objet plutôt que de le jeter ».

    Mais envisager la vie et la seconde vie d’un produit de manière pleinement circulaire implique une forte innovation en matière de logistique et de transport, secteur responsable de 25% des émissions de CO2 dans le monde (8). Pour accélérer sa transition, le digital offre des solutions prometteuses. Des plateformes offrent par exemple la possibilité de mutualiser les demandes et les offres de transports via des plateformes dédiées pour réduire les kilomètres à vide. En parallèle, des solutions d’intelligence artificielle se développent pour identifier et diminuer les pertes d’efficacité (sous-chargement, surconsommation énergétique, etc.). Enfin, le recours à des circuits courts représente un atout majeur de réduction des émissions de CO2 du transport grande distance.

    Tous les secteurs doivent ainsi composer avec le défi de l’économie circulaire, et l’innovation est au centre de cette transition systémique. Les développements numériques, la blockchain, l’intelligence artificielle ou encore les biotechnologies ouvrent aujourd’hui le champ à la mise en œuvre de solutions circulaires pour chacun de ces secteurs. Et tandis que de nombreux acteurs amorcent leur transition, les opportunités se confirment : « L’économie circulaire favorise un taux de progrès technologique plus élevé, des matériaux plus performants, une meilleure efficacité énergétique et des opportunités de profits plus nombreuses pour les entreprises », souligne la Fondation Ellen MacArthur. Selon ses estimations, en adoptant les principes d’une économie circulaire, l’Europe peut tirer avantage de la révolution technologique et générer un bénéfice net de 1 800 milliards d’euros d’ici 2030, soit un gain de 900 milliards par rapport à la voie linéaire actuellement suivie (9).

    Sources :

    1. Chiffres clés du climat France, Europe et Monde, 2021, ministère de la Transition écologique
    2. Pivoter vers l’industrie circulaire, INEC, 2021
    3. Les systèmes alimentaires représentent plus du tiers des émissions de gaz à effet de serre (FAO), Onu, 2021
    4. Stocker du carbone dans les sols français, quel potentiel au regard de l'objectif 4 pour 1000 et à quel coût ?, INRAE, 2019
    5. Appliquer les préceptes de l’économie circulaire à l’agriculture, Horizon Europe, 2021
    6. Les gaz renouvelables, l’opportunité à saisir pour notre indépendance énergétique, Conférence de presse du 17 mars 2022
    7. Économie circulaire, place au consommateur-entrepreneur, Harris Interactive, janvier 2022
    8. Chiffres clés du climat France, Europe et Monde, 2021, ministère de la Transition écologique
    9. L’économie circulaire, pour une Europe compétitive, Fondation Ellen MacArthur